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La suralimentation chez les filles d’âge préscolaire, signe avant-coureur de problèmes de santé mentale

Pas de lien similaire chez les garçons, selon l’étude menée auprès de plus de 2 000 enfants
Child eating a food plate.
Image par Getty Images.
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 29 September 2025

Les filles qui se suralimentent régulièrement à l’âge préscolaire sont plus susceptibles de souffrir d’anxiété, d’impulsivité et d’hyperactivité à l’adolescence, selon une recherche menée par une équipe de l’Université 91Ö±²¥ et du Centre de recherche Douglas.

Pour , l’équipe scientifique a analysé les habitudes alimentaires de plus de 2 000 enfants en bas âge rapportées par les parents et tuteurs dans le cadre d’une , puis évalué les symptômes de santé mentale de ces mêmes enfants à l’âge de 15 ans. Les résultats montrent un lien entre la suralimentation et des difficultés ultérieures chez les filles, mais pas chez les garçons.

Principaux points à retenir pour les parents

Si les conclusions indiquent que les habitudes alimentaires des enfants peuvent être des signes précurseurs de troubles de santé mentale, l’équipe souligne néanmoins que l’étude fait uniquement état de l’existence de liens, pas que certaines habitudes alimentaires entraîneraient inévitablement des troubles de santé mentale.

« Il est normal que les enfants mangent trop de temps en temps, mais les excès fréquents peuvent être le signe de troubles émotionnels », explique Linda Booij, autrice principale, professeure au Département de psychiatrie de l’Université 91Ö±²¥ et clinicienne-chercheuse pour le Continuum des troubles de l’alimentation et le Centre de recherche Douglas.

« La solution ne passe pas par la restriction. En fait, une surveillance trop stricte peut aggraver la situation et même augmenter le risque de troubles alimentaires, précise-t-elle. Les parents et les tuteurs doivent plutôt se concentrer sur le bien-être émotionnel de l’enfant. »

Pourquoi les filles et pas les garçons?

Selon Linda Booij, les facteurs socioculturels pourraient être en partie responsables des différences entre les filles et les garçons.

« Il est possible que les parents surveillent plus étroitement l’alimentation des filles que celle des garçons, et que les environnements restrictifs soient liés à un risque accru de développer ultérieurement des troubles alimentaires. Ainsi, le contexte social entourant les habitudes alimentaires des filles expliquerait, dans une certaine mesure, le lien entre la suralimentation et des difficultés, plus tard dans la vie », indique-t-elle.

Les chercheurs ont cerné trois profils chez les enfants : environ 60 % ne présentaient aucun signe de suralimentation, environ 14 % ont commencé à trop manger entre deux et quatre ans, et environ 26 % ont commencé plus tard, vers l’âge de quatre ans.

Les filles qui ont commencé à manger de manière excessive pendant l’enfance (que ce soit plus tôt ou plus tard) étaient davantage susceptibles de présenter des symptômes de troubles comme l’anxiété, l’hyperactivité et l’impulsivité à l’âge de 15 ans.

Sélectivité alimentaire

Le portrait est bien différent du côté de la sélectivité alimentaire. Environ un tiers des enfants étaient sélectifs dans leur alimentation pendant la petite enfance, et ces habitudes avaient tendance à se maintenir durant l’enfance. En revanche, les données ne font état d’aucun lien avec les troubles de santé mentale à l’adolescence.

La sélectivité alimentaire est souvent source d’inquiétude pour les parents, mais la Pre Booij rappelle qu’il s’agit d’une étape de développement courante qui ne signifie pas en soi que l’enfant développera plus tard des problèmes émotionnels ou comportementaux. Cependant, si la sélectivité alimentaire persiste au fil du temps ou commence à nuire à la croissance, à la nutrition, à l’équilibre émotionnel ou au fonctionnement quotidien de l’enfant, cela peut être le signe d’un problème plus grave.

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L’article « », par Rachel Dufour (Université Concordia) et Linda Booij et coll., a été publié dans la revue BMC Pediatrics.

Cette étude a été financée par l’Institut de la statistique du Québec, les ministères de la Santé, de l’Éducation et de la Famille du Québec, la Fondation Lucie et André Chagnon, l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST), le Fonds de recherche du Québec – Santé et le Fonds de recherche du Québec Société et Culture, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, les Instituts de recherche en santé du Canada et le Centre de recherche de l’Hôpital Sainte-Justine.

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